HISTOIRES DE LUNAL (16 À 24)

Histoires de LunaL (16)

Spero patronum

La première fois que j'ai entendu parler de patronus, c'est dans l'encyclopédie Wiki Harry Potter (je plaisante !).

En fait, c'est en lisant Harry Potter (je plaisante aussi !)

Non ! C'est dans le cours de Remus Lupin, en troisième année à Poudlard.

Je surpris une conversation entre Harry et Lupin sur ce sujet.

Bien sûr, curieux comme je suis, je me suis empressé d'aller voir le professeur Lupin pour lui demander conseil sur la façon de faire connaissance avec cette sorte d'ange gardien que constitue notre patronus.

« LunaL, me dit le professeur Lupin, tu n'es pas encore assez avancé pour étudier ce sujet. »

« Potter l'est bien assez, lui ! »

« Harry est un cas exceptionnel et...»

« Oui, oui ! l'interrompis-je, en poursuivant sur le ton de la récitation : Harry Potter est le héros de la saga qui porte son nom et qui s'est vendu à des millions d'exemplaires dans le monde...»

« Mais qu'est-ce que tu me racontes là, LunaL ? Je ne vois pas de quoi tu parles. »

J'utilisai alors ma tactique préférée pour obtenir ce que je veux des profs de l'école, sachant qu'ils ont tous un penchant pour Potter.

« C'est ça ! Quand il s'agit de Gryffondor et de Potter, c'est le traitement royal. Tout le monde est à leurs pieds. Mais quand c'est les plus gros bosseurs de l'école, ceux qui devraient au contraire avoir toute la sympathie du personnel enseignant...»

« Je t'arrête, LunaL ! Il n'y a pas de favoritisme ni de passe-droit pour quelque maison que ce soit. »

« Mon œil ! Ce que vous dites est aussi vrai que vous n'êtes pas un loup-garou ! »

Lupin pâlit et je regrettai aussitôt mes paroles.

«Comment...comment sais-tu ça, LunaL ? »

Je baissai les yeux. Je n'allais pas lui dire que j'avais lu tous les livres de Harry Potter et vu des dizaines de fois tous les films qui en ont été tirés.

«C'est une rumeur qui court, avouai-je. Mais c'est une toute petite rumeur, vous savez ? En fait, je crois être le seul à l'avoir entendue. Pardonnez-moi, professeur Lupin ! Je ne voulais pas vous blesser. »

C'est ainsi que le professeur Lupin accepta de me donner à moi aussi un ou deux cours particuliers sur le patronus. Mais je n'étais sans doute pas autant dans l'urgence que Harry Potter, si bien que les résultats furent beaucoup plus longs à venir. J'ai sans doute aussi été puni pour mon indélicatesse.

Mais un jour, alors que, seul au bord du lac, je criais de toutes mes forces : Spero patronum, je vis apparaître au bout de ma baguette une sorte de fumée blanche informe qui, au bout de plusieurs essais, prit la forme tant attendue : mon patronus.

Ah oui ! Tu veux savoir de quoi il a l'air ?

Chose certaine, il est plus beau que celui de Ron Weasley (un affreux chien Jack Russell).

Mon patronus est un aigle royal.

C'est sans doute une des raisons pour lesquelles le choixpeau, qui disait lire aussi dans l'avenir, m'a envoyé à Serdaigle.



Histoires de LunaL (17)

Le quidditch

Le quidditch soulève les passions, c'est l'évidence même. Témoin le déferlement de spectateurs avides d'émotions lors des grandes rencontres internationales.

Même à Poudlard, le jeu alimente souvent les conversations.

Mais il ne faut non plus être dupes, car le sport ne fait pas l'unanimité et, si la plupart des élèves de chaque maison assistent aux matches, beaucoup (c'est mon cas) ne le font que par solidarité.

En effet, je ne suis pas un fan de quidditch.

Si j'aime bien regarder le ballet aérien des joueurs sur le terrain, je trouve que le jeu comporte un élément de violence gratuit qui le disqualifie à mes yeux : le cognard.

Le vif d'or est une petite chose exquise, qu'on ne voit malheureusement jamais dans les gradins avant qu'un joueur l'ait attrapé.

Le souafle est une grosse baudruche qui passe de main en main et qui sert à marquer les points dans l'un des cercles que doit protéger chacun des gardiens.

Mais le cognard, c'est la force brute et aveugle. Je n'ai d'ailleurs jamais compris sa présence dans le jeu. Il ne se justifie que par la volonté de faire mal à l'adversaire, voire de le blesser gravement.

Le cognard m'évoque le cirque romain, la cruauté gratuite, cette part de nous-mêmes qui, du plus profond de notre animalité perverse, réclame du sang.

Qu'on supprime le cognard et le jeu, devenu plus civilisé, m'intéressera peut-être davantage.



Histoires de Lunal (18)

Ma baguette de sureau

Ma baguette est en bois de sureau avec cœur de plume de phénix mais, bien sûr, ce n'est pas LA baguette de sureau.

Ce qui me rappelle ma visite chez Ollivander's à ma première année à Poudlard.

J'entrai dans la boutique empoussiérée et je vis, comme dans un film (le premier Harry Potter, plus précisément), Ollivander grimpé dans son échelle coulissante qui tournait la tête vers moi (Ollivander, pas l'échelle).

Une ellipse plus tard (c'est comme ça dans les films, sinon ça durerait des heures et des heures), Ollivander était devant moi.

« Bonjour, mon petit monsieur ! Vous ne ressemblez pas à Harry Potter ! » furent ses premier mots.

« C'est sûr que je ne ressemble pas à Harry Potter, répondis-je sèchement. JE NE SUIS PAS HARRY POTTER ! » Et j'ajoutai dans ma tête :« C'est le début de la démence, ça !»

« À qui ai-je l'honneur, alors ? »

« Je m'appelle LunaL. »

« Ah oui !...LunaL...»

Si t'avais entendu ce ton. Comme s'il essayait de se souvenir d'une célébrité qu'il avait connue. J'avais envie de lui crier :« Ah oui !...LunaL, quoi ? »

Tu vois que j'avais déjà mon petit caractère.

« Et que puis-je faire pour vous aujourd'hui, monsieur LunaL ? » reprit-il.

« Je sais pas trop...(il commençait à m'énerver)...Vous auriez ça, des BAGUETTES MAGIQUES ? »

« Oui, mais c'est à la baguette de vous choisir. »

J'entendis alors surgir, des rangées de boîtes empilées contre les murs :«Moi...moi...moi...» (Ce qui démentait complètement son affirmation. En fait, c'est pas toutes les boîtes qui crièrent ça, seulement la moitié...« Pouah ! La vantardise !» entends-je l'un de vous s'écrier. «Il aurait été mieux à Gryffondor .»

Ollivander se déplaça donc vers l'une des boîtes parlantes et en choisit une, juste à côté de celle contenant la baguette en or massif sertie de diamants qui appartient à J.K. Rowling.

En prenant la baguette dans ma main, je n'eus pas l'indélicatesse de faire voler en éclat la moitié de la boutique.

Non, la baguette émit simplement un soupir de satisfaction.

Une ellipse plus tard, je sortis de la boutique comme un vrai Français : la baguette sous le bras.



Histoires de LunaL (19)

Aussi laid que Kreatur, mais plus attachant que Dobby

Qui pourrait le mieux illustrer le fait que la laideur n'est pas forcément le reflet de l'âme - bien au contraire - que l'elfe de maison attaché plus particulièrement à Serdaigle et qui a pour nom Kouki ?

La première fois que j'ai vu Kouki dans notre salle commune, le lendemain de mon arrivée à Poudlard, j'ai eu un mouvement de recul qui heureusement lui a échappé, car il subissait alors les railleries de quelques autres nouveaux, trop heureux d'évacuer ainsi le malaise que notre elfe suscitait chez eux.

Tout ce qui sort de l'ordinaire dérange, et chez les enfants, dont l'univers est encore très instable, la vue d'une personne différente suscite bien souvent ce genre de réaction.

J'avoue que l'idée m'effleura de me joindre à eux. Eh oui ! Moi qui ressens toute injustice comme un coup de poignard en plein cœur, je fus tenté d'adopter ce comportement odieux.

Heureusement, un plus vieux arriva opportunément dans la salle et rabroua vertement les petits aiglons.

«Vous n'avez pas honte ! leur dit-il. Vous n'êtes pas dignes de faire partie de la noble maison de Serdaigle. Si je vous y reprends, je vous dénonce au préfet.»

Kouki releva la tête et dit à l'adresse de l'élève :

«N'en faites rien, monsieur. Kouki a l'habitude.»

Et il continua comme si de rien n'était à faire le ménage de la salle.

Les plus jeunes, gênés, s'égaillèrent comme des oiseaux, tandis que l'élève plus âgé remontait au dortoir.

J'étais bouleversé. Quelques instants auparavant, je m'apprêtais à me joindre à une bande d'écervelés pour harceler Kouki et à présent, j'avais les larmes aux yeux tant j'avais été frappé par la réaction de notre elfe. Comme si l'infinie bonté de cet être me faisait subitement prendre conscience de tous mes défauts, de toutes mes faiblesses.

Kouki, qui avait sans doute le don de lire dans les pensées, interrompit son ménage et, se tournant vers moi, me dit :

«Est-ce que Kouki peut faire quelque chose pour vous, monsieur ?»

Je le regardai, étonné : il n'était plus laid. Il n'était certes pas devenu beau tout d'un coup, mais la sympathie qu'il m'inspirait à présent me rendait indifférent à son aspect physique.

«Non merci, Kouki, répondis-je. Tu as déjà fait beaucoup pour moi.»

P.S. Je sais que les elfes ont l'habitude d'être très discrets, si bien qu'on ne les voit pratiquement jamais. Ils font le ménage la nuit, pendant que tout le monde dort. Je suppose que, cette fois-là, quelque événement avait chamboulé leur horaire, ce qui a été une bénédiction pour moi. En revanche, je sais aussi que JKR a inventé cette histoire de ménage la nuit pour justifier qu'elle n'ait pas parlé des elfes travaillant à Poudlard avant le quatrième tome de la saga. Il lui est d'ailleurs souvent arrivé de corriger ce genre d'anomalies dans les tomes ultérieurs en réponse aux interrogations des fans perspicaces comme toi !



Histoires de LunaL (20)

Fleur Delacour, pas trop vilaine vélane

J'aimerais te parler de vélane, une créature fascinante dont on ne sait pas grand-chose.

Les vélanes seraient originaires d'Europe de l'Est (leur véritable nom étant «Vily» ou «Vela»). D'aucuns disent que ce sont des fées qui protègent la nature, d'autres leur attribuent le vilain défaut de voler les enfants.

Leurs origines restent néanmoins fort obscures et les recherches que j'ai faites à la bibliothèque de Poudlard ne m'ont rien appris de plus que ce que tout le monde sait déjà : ce sont des femmes d'une très grande beauté au teint lunaire dont le visage, sous l'effet de la colère, prend l'aspect de celui d'un oiseau hideux.

Ma théorie, qui en vaut bien d'autres, est que la vélane résulte d'une hybridation de la nymphe des bois, beauté bien connue de la mythologie gréco-romaine, et de la harpie, monstre fabuleux à tête de femme et à corps d'oiseau.

Chez la vélane, les émotions fortes ont tendance à faire ressortir son côté «harpie» lequel, sinon, reste invisible aux yeux du commun.

Je n'ai jamais rencontré de vélane, mais j'ai connu trois personnes ayant du sang de vélane : Fleur Delacour, sa sœur Gabrielle et la fille de Fleur, Victoire Weasley.

Je peux te dire que les deux premières sont un peu pimbêches quand on ne fait pas partie de leurs intimes, tandis que la petite Victoire a hérité de la bonhomie de son père, un Weasley pur roux.

Ce qui est amusant, avec les gens qui ont du sang de vélane dans les veines (Victoire n'en a qu'un huitième, ce qui la rend déjà plus sympa), c'est de les faire tourner en bourrique (ou plutôt en harpie).

C'est ce que j'ai fait avec Fleur et Gabrielle.

En quatrième année de Poudlard, lors des épreuves du Tournoi des Trois Sorciers, pendant que tous les garçons de l'école s'extasiaient sur les filles de Beauxbâtons - et plus particulièrement sur Fleur et Gabrielle -, moi, qui étais déjà amoureux de ma Dame Grise, je cherchais plutôt le défaut dans la cuirasse.

Je ne savais pas à l'époque que Fleur et Gabrielle avaient du sang de vélane, mais comme je suis né un samedi et qu'apparemment, les personnes nées ce jour-là voient les vélanes telles qu'elles sont en réalité, je fus irrésistiblement amené à leur faire révéler leur petit côté harpie.

Ce n'était pas bien méchant, comme tu verras !

Le lendemain de l'arrivée de la délégation de Beauxbâtons à Poudlard, Fleur et Gabrielle se rendaient dans la Grande Salle, comme tous les autres élèves.

Je me trouvais avec ma copine S... et nous parlions du dernier cours de Maugrey Fol-Œil, qui n'avait pas que l'œil de «fol», tu peux me croire.

Soudain, j'aperçus devant moi les deux sœurs. Interrompant ma conversation avec S..., je me précipitai vers elles.

« Mais qu'est-ce que tu fais, LunaL ? me cria S...

Je suis déjà à la hauteur des filles et je marche à côté d'elles, qui me regardent, étonnées.

« C'est quoi déjà, votre nom ? que je leur demande en français. Je poursuis aussitôt : Delabasse-cour?»

Fleur et Gabrielle détournent la tête et feignent de m'ignorer.

« Ça tombe pile, que j'ajoute, parce que ce midi au menu, c'est poule au pot. »

Ça n'a duré qu'un instant - une fulgurance −, mais le visage qu'elles me montrèrent alors n'était plus joli du tout. Les traits étaient déformés et leur faciès tenait plus du rapace que de l'être humain.

Je restai planté là et, pendant qu'elles s'éloignaient, je me demandai ce qui m'avait pris.

S... arriva et me réprimanda.

«Elles ont l'air vexées. Qu'es-tu encore allé leur dire, LunaL ?»

Je lui racontai ce qui venait de se passer.

«Tu ne savais donc pas que du sang de vélane coule dans leurs veines ? »

« Maintenant, je le sais. »

J'allai bien sûr m'excuser par la suite auprès de Fleur et de Gabrielle. Elles acceptèrent mes excuses et mes explications, mais la part de vélane qu'il y avait en elles n'en fit rien.

Quand je ne fus pas invité au mariage de Fleur, même si j'étais un bon copain d'Hermione, je compris que les vélanes ont la mémoire longue.



Histoires de LunaL (21)

Nostalgie des weekends pluvieux à Poudlard et pacte avec le Diable

Voici un petit texte que j'ai écrit du temps que j'étais encore élève à Poudlard - époque de ma vie dont je me souviens toujours en poussant un petit soupir tout plein de nostalgie.

« Il pleut sur Poudlard. Une pluie fine et glacée tombe sur le château qui semble se recroqueviller. Les préaux sont déserts.

Ce temps invite à s'emmitoufler dans un chaud lainage et à s'asseoir près du feu, dans la salle commune.

Quel livre convient le mieux dans une telle atmosphère où l'âme se laisse bercer par le crépitement du bois qui flambe et le tapotement de la pluie contre les carreaux des fenêtres ?

J'aime bien alors relire les Contes à dormir assis* de Charles-Merlin de Trinquetaille, sorcier peu connu du XVIIe siècle qui ne laissa, pour se souvenir de lui, qu'une légende sulfureuse et cette petite plaquette d'une centaine de pages.

Mais quelle densité d'écriture dans ces lignes. J'ignore comment le bonhomme a accompli ce miracle, mais à chaque lecture, les mots semblent s'agencer différemment, si bien que les histoires et leur fin ne sont jamais les mêmes. En fait, l'auteur aurait ensorcelé son livre après avoir conclu un pacte avec une puissance infernale.

En effet, la légende veut que, pour obtenir la gloire éternelle à titre d'écrivain, notre sorcier ait signé avec le diable un contrat lui accordant, contre son âme, la gloire éternelle. Mais Satan aurait été si malin dans le libellé dudit contrat que, tout en lui accordant le « miracle » dont je viens de parler, il a fait en sorte que la « gloire éternelle » se limite au renouvellement, de génération en génération, d'un public confidentiel d'aficionados, dont je suis.

Pendant qu'autour de moi, des copains et des copines jouent aux échecs, font leurs devoirs ou suivent, amusés, la bataille de coussins que se livrent un groupe d'élèves de première année, sous l'œil vigilant de notre préfet, je me délecte d'histoires de revenants, d'amoureuses retrouvées dans la mort, d'amants enterrés vivants par un rival jaloux...

Un jour, peut-être, je publierai ici une de ces histoires merveilleuses si, bien entendu, le contrat du sieur de Trinquetaille m'y autorise - je ne voudrais surtout pas m'attirer des ennuis avec les puissances infernales.

Je me pelotonne sur le divan tandis que, prévenant les désirs de tout le monde, notre elfe Kouki fait apparaître dans la salle commune du thé brûlant et des scones.

L'automne est une petit mort traînant dans son sillage nostalgie, souvenirs émus et regrets cuisants.

J'aime cette saison entre la chaleur de l'été et la froidure de l'hiver. J'y vois une ouverture vers l'autre monde. Les anciens ne s'y sont pas trompés qui ont depuis la nuit des temps célébré en cette période une fête entremêlée de joie et de crainte, qui est devenue Halloween. »

* Comme chacun sait, on a cru longtemps que les Moldus du Moyen-Âge et des époques ultérieures étaient de petite taille parce que leurs lits n'étaient pas très grands. Or, on sait aujourd'hui que la raison était tout autre : les gens dormaient presque assis, craignant que la position allongée - triste rappel de la mort - ne soit une invitation lancée à la Grande Faucheuse de venir les emporter pendant leur sommeil.



Histoires de LunaL (22)

Ça chlingue chez Hagrid !

Je voudrais te parler maintenant d'une chose-dont-on-ne-doit-pas-parler.

N'étant pas un exégète de Harry Potter, je ne m'aventurerai pas à dire que notre chère J.K. Rowling s'est faite excessivement discrète sur cette question mais, dans le souvenir que j'en ai, elle n'a pas beaucoup parlé des odeurs dans ses livres.

A-t-elle parlé de l'odeur de calcaire humide qui règne un peu partout à Poudlard - un peu comme dans les cathédrales romanes et gothiques qu'on visite en Europe ?

A-t-elle jamais décrit l'odeur de vieille soupe qui flotte parfois dans la Grande Salle ?

Et que dire des odeurs corporelles ?

On sait que, depuis quelques générations, l'être humain est obsédé par tout ce qui rappelle son côté animal - son odeur, sa pilosité, etc.−, qu'il essaie, de toutes sortes de manières, de masquer, de dissimuler voire de faire disparaître.

Mais où veut-il donc en venir ? te demandes-tu.

J'y arrive.

Je sais que je vais décevoir - peut-être même me mettre à dos − bon nombre de ses admirateurs (je m'empresse de préciser que cette personne est un être admirable, pour qui j'ai une immense affection), mais es-tu déjà allé dans la cabane d'Hagrid ?

J'y suis allé à maintes reprises, seul ou en compagnie d'autres élèves. J'ai peut-être l'odorat trop développé mais, pour tout dire sans prendre de détours, ça chlingue chez Hagrid.

Comme dirait un « nez » quand il décrit les différentes composantes d'un parfum, il y a chez notre bon géant : une dominante de renfermé, de bois pourri, d'aliments mal conservés, de vêtements pas très frais et de bonhomme qui ne prend pas souvent son bain, mélangée à une note âcre de vieux chien et de tabac.

Cela donne un « parfum » qui ne ferait sûrement pas fureur chez Chanel.

Pourtant - et c'est là une chose qui ne cesse de m'étonner −, cette puanteur disparaît au bout de quelques minutes passées dans la cabane d'Hagrid.

En fait, elle ne disparaît pas vraiment, mais on dirait qu'elle est remplacée par ce qu'on appelle, en spiritualité, l'« odeur de sainteté » − si tant est que la sainteté ait une odeur (je croirais plutôt qu'elle n'en a pas, ce qui fait justement son étonnante singularité).

C'est comme si l'extrême bonté de notre géant anesthésiait notre sens de l'odorat.

À chaque visite, le même phénomène se reproduit. Je suis d'abord saisi par l'odeur puis, au bout d'un certain temps, sans même m'en rendre compte, je ne sens plus rien.

Vas-y voir et tu me diras si je n'ai pas raison...



Histoires de LunaL (23)

Les maisons de Beauxbâtons

Tu te souviens de la venue des élèves de Beauxbâtons pour le Tournoi des Trois Sorciers ?

Eh bien ! Dès leur arrivée, je suis posé une question à leur sujet :

Y a-t-il des maisons à Beauxbâtons comme chez nous ?

Quelques jours plus tard, je suis tombé sur la belle Fleur Delacour dans un couloir.

Quand elle m'a vu, elle a d'abord cherché à m'éviter, à cause de ce qui s'était passé un peu plus tôt entre elle, sa sœur et moi [voir Histoires de LunaL (20)].

Mais je l'ai appelée par son nom et, comme les Beauxbâtons sont des gens extrêmement courtois, elle ne s'est pas défilée.

« Tu veux me parler, LunaL ? » m'a-t-elle demandé.

« Oui, j'ai deux questions qui me taraudent au sujet de ton école. »

Je l'ai alors interrogée et elle m'a répondu très gentiment.

« Les fans de Harry Potter sont un peu mélangés, ai-je commencé, car dans le livre, votre délégation est composée de garçons et de filles, alors que dans le film, il n'y a que des filles...»

« Mais, de quoi tu parles, LunaL ? C'est insensé ! »

« Bon ! Laissons tomber la première question. Nous supposerons donc que Beauxbâtons est une école mixte...»

« Bien sûr que c'est une école mixte. C'est insensé ! »

Son « c'est insensé » m'agaçait un peu, mais j'ai tout de même poursuivi.

« Tu sais qu'à Poudlard, nous avons des maisons - quatre, pour être plus précis. Est-ce la même chose chez vous ? »

« Bien sûr qu'il y a des maisons à Beauxbâtons. C'est insensé ! Il y en a même quatre, comme à Poudlard.»

Et elle m'a tout expliqué sur les quatre maisons de son école.

Voici un résumé de ce que j'ai appris à leur sujet. Il y a :

1- Les Beauxbâtons de ROUGE

Animal - Poisson rouge

Couleur - Écarlate

Pierre - Topaze cerise

Traits distinctifs − les Beauxbâtons de Rouge ont un grand souci de leur apparence, sont disciplinés, mais un peu superficiels et ont une haute idée d'eux-mêmes.

2- Les Beauxbâtons de PÈLERIN

Animal - Faucon pèlerin

Couleur - Anthracite

Pierre − Onyx

Traits distinctifs − Les Beauxbâtons de Pèlerin ont l'humeur voyageuse, aiment étudier les langues étrangères, les us et coutumes des sorciers d'autres pays et s'intéressent beaucoup aux Moldus.

3- Les Beauxbâtons de BERGER

Animal - Brebis

Couleur - Blanc

Pierre - Opale blanche

Traits distinctifs : Les Beauxbâtons de Berger sont influençables mais très altruistes, donnent beaucoup d'eux-mêmes pour toutes sortes de causes, adorent la bouffe et, en particulier, les fromages.

4- Les Beauxbâtons de CHAISE

Animal - Caméléon

Couleur - Arc-en-ciel

Pierre - topaze mystique

Traits distinctifs - Les Beauxbâtons de Chaise sont plutôt indisciplinés, allergiques aux règles, très libres d'esprit et originaux, mais leur tendance à toujours rechercher la nouveauté crée chez eux une insatisfaction permanente qui peut les entraîner vers une existence instable et agitée.

À Beauxbâtons, l'appartenance à une maison est beaucoup plus discrète qu'à Poudlard : il n'y a ni écusson, ni écharpe ni cravate, puisque l'uniforme est uniformément bleu. Seule une bague sertie d'une pierre représentant la couleur de la maison distingue les élèves. La cérémonie de répartition est également différente de celle de Poudlard. Chaque nouvel élève se présente devant une table sur laquelle sont disposées des bagues correspondant aux quatre maisons. L'élève essaie chaque bague jusqu'à ce que l'une d'elles s'ajuste magiquement à son doigt.

Quand il s'est agi de deviner à quelle maison Fleur appartenait, je savais que, si je disais «Beauxbâtons de Rouge», je reverrais sans doute le visage de harpie que montre une vélane quand elle est en colère. J'ai donc plutôt dit :

« Je mettrais ma main au feu que tu fais partie de la maison Beauxbâtons de Pèlerin. »

Elle a souri et m'a montré une bague sertie d'un onyx. J'ai eu l'impression que les élèves qui passaient près de nous à ce moment-là et qui me regardaient me trouvaient plus beau que je ne suis (ce qui est une des facultés des vélanes : apparaître aux yeux des autres plus belles qu'elles ne sont en réalité, mais aussi faire paraître ceux qui sont en leur compagnie plus beaux qu'ils ne sont).

« Y a-t-il autre chose que tu voudrais savoir sur mon école, LunaL ? » a-t-elle demandé.

« Non ! Je te remercie beaucoup de m'avoir consacré un peu de ton temps. »

« Y a pas de quoi ! On s'ennuie tellement ici, ceci dit sans vouloir t'offenser...»

Comme elle avait récemment donné une entrevue à Sorcière Hebdo, je l'en ai félicitée.

Son visage s'est alors assombri et j'ai cru pendant un instant que je verrais apparaître la harpie.

« Cette Rita Skeeter est une folle, s'est-elle écrié. C'est insensé ! Elle me fait dire dans son torchon un tas de choses que je n'ai même pas dites. »

« Tu as raison, Fleur ! C'est pas seulement une folle, c'est une folliculaire. »

Elle a ri.

Nous nous sommes quittés là-dessus. En partant, je lui ai souhaité bonne chance pour la deuxième épreuve du tournoi.

Fleur ne semblait plus m'en vouloir du tout mais, comme je l'ai dit dans mon autre histoire, les vélanes ont la mémoire longue et, même si je suis un ami d'Hermione, je n'ai pas été invité à son mariage avec Bill Weasley.



Histoires de LunaL (24)

La vérité sort de la bouche de Luna ?

J'étais en sixième année à Poudlard quand je tombai un après-midi sur ma chère Luna Lovegood dans un couloir désert de l'école. Elle flottait au plafond.

- Salut, Luna ! Que fais-tu là ? lui demandai-je.

- Oh ! Quelqu'un m'a piqué ma baguette et m'a lancé un sortilège de lévitation.

J'ai aussitôt sorti ma baguette et je l'ai fait redescendre. J'étais fou de rage.

- Qui t'a fait ça ? Je vais lui lancer un sortilège de coups de pied au derrière !

- Ce n'est rien, LunaL ! Quelqu'un voulait s'amuser un peu.

- Sauf que c'est toujours à tes dépens. Tu es trop bonne, Luna ! Alors, qui c'est ?

- Peu importe ! Merci de m'avoir fait redescendre !

- Déjà que J.K. Rowling n'a pas été très sympa avec toi quand elle t'a créée : cheveux sales et emmêlés, yeux protubérants, la jeune fille dégageait une aura de folie douce («Ordre du phénix, p. 212) ; son expression ahurie et son hilarité interminable et grotesque (ibid, p. 217)...Et ce surnom de «Loufoca», quelle idiotie !

- Oui, mais elle s'est reprise plus tard et m'a rendue beaucoup plus sympathique, non ?

- C'est vrai ! Tu as toujours raison, Luna ! Tu sembles tellement au-dessus des travers de l'humanité que c'en est gênant pour des gens ordinaires comme moi qui ont du mal à aimer leur prochain, quel qu'il soit !

- Oh ne fais pas de moi une sainte, LunaL ! Les auréoles ne conviennent pas à mon teint !

J'ai éclaté de rire. Ce qui m'a rappelé une chose que je voulais lui demander depuis longtemps.

- Au fait, Luna ! Au début du Prince de sang-mêlé, quand Harry s'introduit dans le wagon des Serpentard sous sa cape d'invisibilité, mais qu'il est reconnu par Malefoy, qui lui casse le nez avant de le dissimuler sous la cape pour qu'il retourne à Londres avec le train, il y a une différence entre le livre et le film. Dans le livre, c'est Tonks qui retrouve Harry et lui répare le nez avant que le train ne quitte Pré-au-Lard, alors que dans le film, c'est toi qui le repère avec les lunettes psychédéliques offertes en cadeau par Le Chicaneur, et même qui lui répare le nez.

- Oui, je sais, c'est un peu mêlant tout ça ! a-t-elle dit.

- Mais toi qui as vécu cet épisode, peux-tu me dire où se trouve la vérité ?

J'espérais qu'elle me donne une réponse franche mais, la connaissant, je savais aussi qu'elle ne voudrait pour rien au monde faire de la peine à qui que ce soit.

- Tu sais, les lunettes psychédéliques du Chicaneur sont vraiment efficaces.

Ce qui pouvait signifier n'importe quoi.

- En tout cas, ai-je repris, moi je trouve plus plausible que ce soit toi qui découvre Harry. Et ça fait un fleuron de plus à la couronne de Serdaigle...

Elle s'éloignait déjà. Elle m'a lancé un sourire plein de tendresse par-dessus son épaule et a dit :

- Merci encore, LunaL ! J'espère pouvoir te rendre la pareille un jour !

- Luna, ta présence dans ce monde est déjà une bénédiction !

D'un coup de baguette, j'ai fait apparaître deux ailes d'ange dans son dos.

Elle a vu les ailes et, le sourire aux lèvres, elle a agité vers moi un index réprobateur.

D'un autre coup de baguette, je les ai fait disparaître.

Mais je les aurais bien laissées là où elles étaient.

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